Lettre de Julia à Axel

Axel, ma lumière, mon phare dans la nuit de ma tristesse,

Tu es tout ce que je veux, tout ce dont j’ai besoin. Tout ce que j’ai et tout ce que je vois.

Comme une sentence de mort, je n’ai pas d’autre solution. Je ne peux plus rien montrer, ni ne le veut. Je suis à terre. Je n’ai plus que quelques instants à vivre. Je te laisse aller libre et heureux car une balle invisible m’a abattue. Le coup fatal de la part d’une personne que je pensais être une amie. Et je saigne… Si je pars, aucun ange furieux ne me ramènera à toi. C’en est fini. Je ne veux plus être l’aiguille sale qui abime ton sang. J’aurai aimé continuer de courir avec toi mais mon amour, comme un coup de tête, t’a abasourdi et tu saignes sans le voir et le savoir. Je suis comme une lame froide entre tes côtes. Et rien ne te sauvera si je n’agis pas. Je ne peux pas me sortir de ce lit humide et froid que ma cyclothymie chronique a fait de moi. L’amour, comme un couteau dans le dos, nous fait saigner… Les anges furieux ne me ramèneront pas à toi. Car je pars, à jamais.

Et, soudainement, tu constateras que je suis partie. Et tu te retourneras et verras qu’il n’y a que moi pour qui il y a du silence dans le cœur. Tu attends et tu vois. Un jour, ton amour va enfin commencer et tu te retourneras. Tu trouveras quand tout le monde partira… Il n’a pas que moi.

Tu marcheras dans la chambre et tu t’assiéras. Si tu ne te retournes pas, tu ne me verras pas…  Je dois partir… Tu trouveras un jour où je disparaitrai. Tu te retourneras et trouveras que mon âme n’est pas ici. Il n’y a pas que moi. Seulement toi.

Je pars. Avec une carte dans la main à la recherche de ma réelle destination. Cette amie m’a donné la clé de tout cela… Je ne suis pas digne de toi, de ce que tu es et ce que tu représentes. Annabelle a raison… je ne fais que lester ta vie… Quelqu’un va me donner un coup de main, quelqu’un qui aurait déjà fait cela pour d’autres personnes. Et qui semble me connaître…

Je pars… Tu te demandes pourquoi tout est devenu sombre. Ne te pose pas la question, tu as été la seule lumière de mon existence, la seule raison d’avoir continué aussi longtemps… Mais là, je ne peux plus, je me rends compte que je suis un fardeau pour toi. Donc, je pars. Ce soir.

J’ai voulu attendre pour te dire que ta souffrance à mes côtés est terminée et que tu as maintenant toutes les chances d’être heureux. Nous étions une seule et même personne. Cela va se finir mais de bonnes âmes continuerons de croire que nous sommes une seule et même personne. Ne sois pas de celles-là. Nous étions deux rêveurs désespérés sur un chemin sans issue. J’ai cherché une sorte de salut éclairant mon chemin. Tu as contribué à cela, bien plus que je n’aurai pu l’imaginer. Continue de croire, de rêver. Ton jour viendra. Tu seras un et le même avec quelqu’un d’autre. Profite du présent. Je ne fais qu’un pas… Continue à croire quoi qu’il arrive.

Je t’aimerai au-delà de ma mort.

Julia.